Être motarde, c’est vivre une passion qui nous transporte au-delà des clichés, mais soyons honnêtes : les préjugés, on y a droit presque tout le temps. Que ce soit au détour d’une conversation ou sur la route, il y a toujours une remarque ou un regard qui en dit long sur ce que certains pensent des femmes en moto. Aujourd’hui, j’ai envie de partager mon vécu, de démolir ces idées reçues et, surtout, de montrer que les motardes n’ont rien à envier à personne.
Les préjugés les plus fréquents sur les motardes
Quand on est une femme sur une moto, on entend de tout. Voici quelques-uns des clichés auxquels j’ai été confrontée et pourquoi ils sont complètement à côté de la plaque.
« T’es sûre que tu sais conduire ça ? »
C’est sans doute la phrase que j’entends le plus souvent. Comme si piloter une moto demandait des compétences venues d’une autre planète. La réalité, c’est qu’une fois qu’on a appris les bases et qu’on pratique régulièrement, on peut maîtriser n’importe quelle bécane. Et croyez-moi, les motardes en duo avec leur moto, ça envoie !
« T’as pris une moto légère, j’espère ? »
Non, en fait. J’ai choisi une moto qui me plaît et qui correspond à ma conduite. Oui, je peux faire un demi-tour avec un trail de 250 kg, merci de demander. Ce n’est pas la taille ou le poids qui comptent, mais la confiance et l’habitude.
« Tu fais ça pour ton mec, non ? »
Ah, ce fameux préjugé… Non, je n’ai pas besoin d’un homme pour aimer la moto. J’ai appris à rouler seule, j’ai économisé pour acheter ma première machine, et si je roule avec quelqu’un, c’est parce que j’en ai envie, pas parce que je le suis.
« La mécanique moto, c’est pas ton truc. »
Alors là, détrompez-vous. Oui, j’aime avoir une moto qui en jette, mais je suis aussi celle qui vérifie régulièrement la tension de ma chaîne ou qui démonte son filtre à air. Ce n’est pas parce que je suis une femme que je laisse tout ça à un garagiste.
« Les femmes, c’est plus prudent sur la route »
Celle-ci me fait sourire. En fait, ce qu’ils veulent dire, c’est qu’on est plus « lentes« . Et pourtant, je connais des motardes qui roulent en mode sport avec une maîtrise impressionnante. La prudence, c’est un choix, pas une caractéristique féminine.
Les motardes d’aujourd’hui : des passionnées comme les autres
Pour moi, une motarde, c’est avant tout quelqu’un qui partage une passion. Qu’on soit adepte de balades tranquilles, de road trips de plusieurs jours ou même de sensations fortes sur circuit, on roule pour nous, pour ce sentiment de liberté incroyable qu’offre la moto.
Et ne vous méprenez pas : la communauté motarde est pleine de femmes inspirantes. Il y a celles qui font de la compétition, celles qui organisent des rassemblements ou qui se battent pour donner plus de visibilité aux femmes dans ce milieu. Je pense souvent à ces groupes de motardes qui brisent les codes, comme celles que j’ai rencontrées lors de balades exclusivement féminines. À chaque fois, c’est un concentré d’énergie et de bonne humeur.
Je vous invite d’ailleurs à lire notre article inspirant sur les femmes dans les sports moto.
Pourquoi il faut dire stop aux clichés sur les motardes
Ces stéréotypes, au-delà d’être agaçants, sont une barrière pour beaucoup de femmes qui hésitent à se lancer. On nous regarde bizarrement dans les concessions, on nous explique parfois les choses comme si on était incapables de comprendre. Et pire encore, certaines n’osent pas franchir le cap à cause de ces jugements.
Moi, ce que je vois, c’est que la moto, c’est pour tout le monde. Peu importe votre genre, votre âge ou même votre style. Ce qui compte, c’est le plaisir que vous y prenez et la solidarité de la communauté.
Comment encourager plus de femmes à rouler à moto ?
C’est simple : il faut montrer l’exemple. Quand je roule, je suis fière d’être une femme sur une moto, et je ne me laisse pas atteindre par les remarques. Je parle aussi beaucoup de ma passion autour de moi, surtout avec celles qui hésitent. Je leur dis : « Lance-toi ! La moto, c’est une des meilleures choses qui puissent t’arriver.«
Les marques et les motards ont aussi leur rôle à jouer. Proposer des équipements qui respectent toutes les morphologies, organiser des événements où les femmes sont à l’honneur, et surtout, accueillir tout le monde avec bienveillance, ça change tout.
Au final, être une motarde, ce n’est pas une question de genre. C’est une question de passion, de liberté et de sensations fortes. Alors, à toutes celles qui hésitent ou qui se demandent si elles auront leur place, je vous le dis : foncez. Parce que sur la route, il n’y a pas de « moto pour les hommes » ou « moto pour les femmes« . Il n’y a que vous, votre moto et le plaisir de rouler.
